« Mettez-m’en trois douzaines s’il vous plaît ! »
Ces quelques mots suffisent à nous faire saliver.
Un verre de vin blanc bien frais. Le pain de seigle et le beurre (demi-sel bien sûr) sont sur la table.
Vous n’avez plus qu’à vous détendre et à vous laisser séduire par ce savoureux mollusque au goût finement iodé.
Un vrai bonheur !
Le repas terminé, votre assiette est jonchée de coquilles vides.
L’illustre Coluche disait : « L’artichaut, c’est le seul plat que quand t’as fini de manger, t’en as plus dans ton assiette que quand tu as commencé ! ». On pourrait en dire tout autant de nos huîtres adorées.
En Bretagne, l’élevage d’huîtres génère 600 tonnes de déchets par an.
Des déchets certes, mais des déchets qui ont de la ressource !
En effet, les coquilles d’huîtres offrent un potentiel étonnant en matière de recyclage.
Prêts pour la transformation ? Je vous propose un voyage au cœur de cette coquille aux multiples pouvoirs.
- Recycler ses coquilles d’huîtres au jardin et au potager
- Recycler ses coquilles d’huîtres en béton
- Recycler ses coquilles d’huîtres en cosmétique
- Recycler ses coquilles d’huîtres en peinture
- Recycler ses coquilles d’huîtres en lunettes
- Recycler ses coquilles d’huîtres en porcelaine
Recyclage des coquilles d’huîtres : un déchet qui valorise nos jardins
Les coquilles, principalement composées de carbonate de calcium, forment une structure solide et protectrice.
Elles contiennent également divers oligo-éléments tels que le sodium, le magnésium, le soufre, qui contribuent à renforcer le système immunitaire des huîtres.
Une composition riche et intéressante pour nos jardins.
Les coquilles d’huîtres sont les bienvenues au compost
Les coquilles, préalablement concassées, voire broyées, peuvent être mises dans votre compost.
Elles apporteront du zinc et enrichissent le compost pour le plus grand bonheur de votre jardin.
Petit conseil : il est conseillé de passer les coquilles au four ou dans la cheminée pour les broyer plus facilement.
Les coquilles d’huîtres comme fertilisant
Les coquilles d’huîtres contiennent du carbonate de calcium, un élément essentiel pour la santé du sol.
En broyant les coquilles et en les utilisant comme amendement agricole, nous pouvons améliorer la structure du sol, augmenter sa rétention d’eau et favoriser la croissance des plantes.
Cela réduit également la dépendance aux engrais chimiques, ce qui a un impact positif sur l’environnement.
Les coquilles d’huîtres au potager
Ah, le potager ! Quel plaisir de cuisiner les produits de son jardin.
Oui, mais voilà, nos amis les limaces et autres escargots, apprécient également vos plants de salade, de tomates, de pomme de terre ou de fraises.
La solution pour tenir éloignés ces chers gastéropodes : mettre des débris de coquilles aux pieds de vos plantations.
Les coquilles s’invitent au poulailler
Les coquilles d’huîtres contiennent 95 % de carbonate de calcium, dont 40 % de calcium de source organique.
Libéré progressivement dans la circulation sanguine, le calcium contribue à la solidité des os et des œufs.
Les 5 % d’oligo-éléments restants favorisent le transit des éléments et rendent alors la ponte des œufs plus productive.
C’est un complément alimentaire, qui, une fois broyé, convient également aux canards, pigeons et autres oiseaux.
Les coquilles d’huîtres sur nos routes
Le carbonate de calcium présent dans les coquilles d’huîtres peut être utilisé comme agrégat dans la fabrication de béton pour la construction de routes et de trottoirs.
Cette pratique offre une alternative écologique aux agrégats traditionnels (60 % d’énergie en moins que la fabrication du ciment).
Une entreprise du Languedoc Roussillon a mis au point un revêtement à la fois esthétique et écologique, utilisable notamment sur les chemins piétons, les pistes cyclables et les parkings.
Ce béton coquillé présente l’avantage de lutter contre l’imperméabilisation des sols et les inondations.
Les coquilles d’huîtres prennent soin de nous
Les coquilles d’huîtres sont, on l’a vu, riches en calcium, sels minéraux, et oligo-éléments.
Elles contiennent également du sélénium, des oméga 3 et des vitamines (B, C, E, etc.). Ces propriétés naturelles n’ont pas échappé à l’industrie du cosmétique.
L’entreprise Perlucine, installée à Allaire (dans le Morbihan), propose une gamme de cosmétique issue du broyage de coquilles d’huîtres.
Prendre soin de vos dents, de vos cheveux, de votre peau en la reminéralisant et en l’exfoliant… tout naturellement !
Les coquilles d’huîtres pour lutter contre la chaleur
La société bretonne Coll Roof a mis au point une peinture pour isoler les toits de la chaleur.
Cette peinture blanche à laquelle on ajoute de la poudre de coquilles d’huîtres est thermo-réflective.
Elle permet d’éviter les îlots de chaleur urbains et de réduire la température des bâtiments en renvoyant la lumière vers l’extérieur. On limite les dépenses énergétiques en réduisant l’usage de la climatisation.
Un mètre carré de ce revêtement, c’est 36 kg de CO2 en moins de décarbonation.
L’entreprise finistérienne propose une recette pour fabriquer sa peinture soi-même. À vous de jouer !
Les coquilles d’huîtres n’ont pas fini de nous éblouir
L’entreprise sociale et solidaire Friendly Frenchy, installée à Auray, a créé une gamme de lunettes dont les montures sont fabriquées à base de coquilles d’huîtres et autres coquillages.
Du 100 % biosourcé, made in Bretagne.
On ne peut qu’encourager une telle initiative.
© Friendly Frenchy — H101
L’or blanc est dans votre assiette
En Vendée, la start-up Alegina transforme des coquilles d’huître en or blanc.
Une fois lavée, séchée et broyée, la coquille est réduite en une fine poudre. Ajoutée à la barbotine, cette pâte à porcelaine permet d’obtenir un produit haut de gamme, plus blanc et plus transparent que les porcelaines « classiques ».
Baptisée Kaomer, cette pâte à porcelaine immaculée a déjà séduit de belles adresses de luxe.
En conclusion ?
Recycler les coquilles d’huîtres ou l’art de transformer les déchets ostréicoles en une ressource pour fabriquer d’autres produits !
Circuit court, économie circulaire, matériaux biosourcés, le combo parfait pour un avenir plus durable et respectueux de l’environnement.
Je crois que les coquilles d’huîtres n’ont pas fini de s’ouvrir à nous !
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