Bonjour Cindy, tu es la fondatrice de l’Atelier des Abers à Lannilis (29), peux-tu nous dire comment est né ce projet ?
Pendant ma grossesse, je me suis intéressée à la composition des produits que je m’apprêtais à utiliser avec mon bébé et je n’étais pas très emballée par ce que je découvrais.
J’aime cuisiner et fabriquer moi-même mes produits pour la maison donc j’ai commencé à faire des produits pour le corps pour mon enfant.
Rapidement, je me suis mise à en fabriquer pour mon conjoint et moi-même, ma famille, mes amis. J’étais rassurée car je savais exactement ce que je mettais dedans. Certains de mes proches ayant des problèmes de peau comme l’eczéma m’ont même dit que mes savons et baumes étaient plus efficaces que ce qu’ils achetaient en pharmacie.
Poussée par tout ce petit monde, j’ai décidé de me lancer !
Super ! Monter une entreprise, c’est déjà une aventure, mais dans le domaine des cosmétiques, ça doit être plus compliqué non ?
Oui ! J’ai commencé par travailler de longs mois sur les recettes, au départ avec des ingrédients bio « classiques » comme l’huile de coco ou le beurre de karité. Mais je voulais aussi que mes produits soient bons en terme d’impact sur l’écologie alors j’ai fait le choix de n’avoir que des producteurs bio français et là, ça s’est compliqué !
Les petits producteurs français ne sont pas habitués à travailler pour la cosmétique qui est contrainte par beaucoup de normes.
Il nous a fallu beaucoup de temps et de paperasse pour mettre en place un processus valide mais nous y sommes arrivés et l’entreprise est prête depuis mars 2020.
Je travaille avec 6 producteurs dont celui pour les fleurs de calendula qui est en Pays de la Loire, l’huile d’olive vient d’Occitanie, le miel et la cire d’abeille viennent d’Auvergne-Rhône-Alpes par exemple.
Bravo pour ce parcours du combattant ! Quels produits vends-tu maintenant ? Où peut-on les trouver ?
J’ai, pour le moment, deux références : un savon et un baume solide, tous les deux à base de macérat de calendula.
Depuis quelques jours, ces produits sont en vente sur mon site internet, et je travaille aussi avec des partenaire qui distribuent mes produits (le camion itinérant « Droguerie des Abers » et bientôt deux magasins en vrac), certains commerçants me proposent également de faire du dépôt-vente dans leurs boutiques pour m’aider à démarrer.
Oui car la concurrence est rude sur ce créneau, as-tu une spécificité ?
Chez moi, tout est fait main par moi-même, de la création des recettes à l’emballage en passant par la fabrication dans mon labo installé dans mon sous-sol (en respectant les normes européennes bien sûr).
Autre spécificité, je pratique la saponification au chaudron (ou à chaud). La version industrielle est très décriée mais lorsqu’elle est faite artisanalement, comme je le fais, la saponification à chaud permet de mieux préserver les ingrédients ajoutés et de conserver la glycérine.
Je m’explique, la saponification, c’est la réaction chimique entre l’hydroxyde de sodium et les corps gras, en les mélangeant, l’hydroxyde disparaît pour ne laisser que le savon et la glycérine. J’y ajoute les autres autres ingrédients (ex : le macérat de calendula) et n’y touche plus donc je sais exactement quelle quantité de surgras je mets dedans.
Je n’ajoute ni parfum, ni huile essentielle ni colorant aux savon et baume pour que tout le monde puisse les utiliser.
Bien noté ! Comment envisages-tu la suite de cette nouvelle aventure ?
J’aimerais développer d’autres références de savon et agrandir la gamme avec d’autres produits pour le corps, il faut que je travaille mes recettes.
Je vais développer les partenariats avec des distributeurs type magasins bio ou en vrac, tout en gardant mon site internet pour être en direct avec mes clients, et qui sait, un jour j’ouvrirai peut-être une boutique !
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