Notre société est de plus en plus éloignée du monde paysan.
Les fermes s’agrandissent et le nombre d’agriculteurs diminue à vitesse grand V.
L’agriculture fournit pourtant les produits de base de notre alimentation (lait, œufs, viande, farine, légumes, etc.).
Nous nous intéressons ici à la production de lait sur une ferme dite « herbagère », c’est-à-dire où les vaches ne mangent que de l’herbe.
C’est bon pour la qualité nutritionnelle du lait et pour la planète !
- La vache est un mammifère et un ruminant
- La saveur et la composition du lait dépendent de la nourriture des bovins
- La traite est un moment de complicité avec l’animal
- Le printemps est la meilleure saison pour le pâturage
- Élever les vaches à l’herbe sous-entend autonomie, économie et durabilité
- Quelques recettes lactées à tester
La vache est un mammifère et un ruminant
Pour commencer, reprenons les choses dès le début.
Pour qu’une vache produise du lait, il faut qu’elle donne naissance à un veau.
Son système hormonal va alors déclencher la lactation qui lui sert naturellement à nourrir son petit.
Avant sa première mise bas, la vache est appelée « génisse ».
Sur une ferme laitière, les veaux sont nourris au lait pendant 3 à 4 mois.
Leur régime alimentaire va évoluer progressivement (foin, paille, céréales) pour qu’ils deviennent des ruminants.
L’éleveur va prélever le lait des mères lors des traites, généralement une le matin et une le soir.
En fonction de la race et du mode de production, une vache produit entre 10 à 40 litres de lait par jour.
Sa lactation va durer environ 10 mois au terme desquels elle sera mise au repos (on dit qu’elle est tarie).
Une fois « en chaleur », elle pourra de nouveau démarrer un cycle de reproduction.
Mise en présence d’un taureau ou inséminée par un professionnel, la gestation durera 9 mois.

La saveur et la composition du lait dépendent de la nourriture des bovins
Sur une ferme herbagère, les vaches pâturent un maximum.
Quand la météo ne le permet plus, elles mangent l’excédent d’herbe récolté (foin, enrubannage, ensilage d’herbe).
Selon de nombreuses études scientifiques, plus la ration alimentaire d’une vache est composée d’herbe, plus la part d’acides gras polyinsaturés (les meilleurs) augmente !
Et à contrario, plus la part de maïs/soja est importante, plus le lait développe des acides gras saturés !
Ceux-là sont classés non indispensables par l’ANSES, voire nocifs pour la santé quand ils sont pris en excès.
Outre la composition nutritionnelle, le goût du lait peut largement varier selon l’alimentation des vaches et la composition des prairies notamment.
C’est ainsi que des fromages et beurres aux saveurs, textures et couleurs multiples peuvent être créés.

La traite est un moment de complicité avec l’animal
L’éleveur qui trait avec une machine à traire parvient à reconnaître chaque vache à sa mamelle.
Ce moment privilégié avec l’animal va permettre à l’éleveur d’observer et de constater un éventuel souci de santé (mamelon, pattes, etc…).
Ceci est moins vrai avec de grands troupeaux et la robotisation qui industrialise l’élevage et réduit la complicité avec l’animal.
Récapitulatif des étapes principales de la traite :
- nettoyage minutieux des trayons,
- pose des manchons trayeurs,
- retrait des manchons une fois la mamelle vide,
- application d’une crème protectrice,
- repos des vaches soit dans une stabulation soit dans les champs si la météo le permet,
- nettoyage de la salle de traite,
- réfrigération du lait dans des tanks maintenus à 4°C,
- transformation sur place d’une partie du lait ou collecte par une laiterie tous les 2 ou 3 jours.
Les différentes phases de nettoyage (trayons, salle de traite, etc.) sont très importantes car elles contribuent à maintenir une hygiène au sein des équipements.
Elles permettent notamment de limiter le développement de mammites (infection des mamelles via le sphincter) et de maintenir le prix du lait qui peut varier notamment selon les analyses bactériologiques.


Le printemps est la meilleure saison pour le pâturage
Dès que possible en fonction des zones géographiques, les vaches seront remises à l’herbe.
Les vaches sautent, courent ; les spectateurs ressentent leur joie de ressortir et de manger de l’herbe fraîche !
C’est à cette saison qu’il faut aller chercher les vaches dans les près, les rassembler pour former une belle queue leu leu vers la salle de traite.
C’est aussi la période où les parcelles d’herbe non pâturées sont fauchées pour satisfaire les stocks de l’hiver.
Selon l’adage : « Une vache, c’est une barre de coupe à l’avant et un épandeur à l’arrière », c’est-à-dire qu’elle fauche, récolte et fertilise.
Élever les vaches à l’herbe sous-entend autonomie, économie et durabilité
Les exploitations basées sur un système herbager tendent à aller vers l’économie et l’autonomie en :
- produisant elles-mêmes leurs céréales,
- réduisant les achats à l’extérieur,
- et en évitant d’acheter des concentrés.
Les prairies captant les émissions de gaz à effet de serre, ces exploitations s’avèrent également plus durables et écologiques.
Quelques recettes lactées à tester
Le lait est devenu un aliment mal aimé pour ses effets parfois inflammatoires.
Redonnez une chance à ce produit de base de l’alimentation et allez frapper à la porte de vos voisins agriculteurs qui prônent une agriculture raisonnée et idéalement biologique.
Voici quelques idées de recettes qui permettent au lait de retrouver toute sa splendeur :
- Une soupe au chou-fleur cuit dans le lait, hum.
- Pour le petit-déjeuner, testez la confiture de lait ou les yaourts maison !
- Pour le goûter, un peu de réconfort avec du riz au lait ou de bonnes crêpes.
Avez-vous des souvenirs de vacances à la ferme ?
Partagez votre expérience dans les commentaires.
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