Le pois chiche breton : culture, atouts et idées cuisine

Le pois chiche breton : culture, atouts et idées cuisine

Quand tu penses « pois chiche », tu imagines la Méditerranée, le soleil brûlant et un tajine plein d’épices ?

Pourtant, le pois chiche breton pourrait bientôt côtoyer le beurre salé sur ta table.

Depuis quelques années, cette légumineuse se fait une place inattendue dans les champs du nord-ouest.

Cultivée par quelques pionniers, la petite graine revient sur le devant de la scène, portée par les enjeux agricoles, nutritionnels et écologiques actuels.

Le pois chiche, une graine pas comme les autres

Rond, le plus souvent beige, le pois chiche appartient à la grande famille des Fabacées, comme les lentilles, les fèves ou les haricots.

C’est une légumineuse, autrement dit une plante dont le fruit est une gousse.

Originaire du Moyen-Orient, le pois chiche est cultivé depuis plusieurs millénaires. On en retrouve d’ailleurs des traces jusqu’en Égypte antique et la Rome classique.

C’est une plante rustique, qui apprécie les sols secs et caillouteux, qui n’a besoin ni d’eau ni d’engrais.

Et c’est justement cette robustesse, ainsi que sa capacité à fixer l’azote dans le sol, qui intéresse aujourd’hui les agriculteurs bretons.

Le pois chiche : nouveau en Bretagne ? Peut-être pas…

Il est difficile de trouver des traces formelles de cultures anciennes du pois chiche en Bretagne.

Mais on sait que la petite graine est présente en Europe de l’Ouest depuis le Moyen-Âge.

Elle figure même dans le célèbre capitulaire De Villis de Charlemagne, qui recommande sa culture dans les domaines royaux.

On peut donc tout à fait imaginer quelle ait voyagé jusqu’à la pointe bretonne via les monastères, les échanges marchands ou les migrations.

Ce qui est certain, en revanche, c’est que le pois chiche n’avait plus vraiment la cote en Bretagne depuis plusieurs siècles.

Mais cela tend à changer !

Le pois chiche s’installe doucement dans les champs bretons

Depuis quelques années, des essais de cultures sont menés un peu partout en Bretagne.

C’est le Morbihan, le Finistère sud et l’Ille-et-Vilaine qui ont vu pousser les premières parcelles de pois chiche, souvent sur des terres légères et bien drainées qui rappellent un peu les conditions du sud de l’Europe.

Et les premiers résultats sont encourageants : des rendements corrects, et une plante qui s’adapte assez facilement, à condition de choisir la bonne variété et de composer avec un climat breton parfois capricieux.

Pourquoi le pois chiche intéresse-t-il autant les agriculteurs bretons ?

D’abord, parce qu’il y a une vraie demande.

Riche en protéines végétales, il séduit les flexitariens, les végétariens, et tous ceux qui cherchent à manger plus sain.

Le hic : importer du pois chiche depuis le Canada ou l’Argentine n’a pas vraiment de sens quand on veut consommer plus durable.

Ensuite, sa culture s’intègre parfaitement dans les systèmes agroécologiques :

  • elle demande peu d’intrants ;
  • elle n’a pas besoin d’irrigation ;
  • elle fixe l’azote dans le sol et améliore donc la fertilité pour les cultures suivantes ;
  • elle permet de diversifier les assolements.

C’est aussi une piste encore peu concurrentielle en Bretagne, donc intéressante pour les agriculteurs qui cherchent à varier leurs productions.

Le pois chiche breton : culture, atouts et idées cuisine

Un superaliment dans ton assiette

Non seulement le pois chiche est délicieux, mais en plus il est bon pour la santé.

Riche en protéines végétales, c’est une excellente alternative à la viande.

Il contient beaucoup de fibres, du fer, du magnésium, du potassium, des vitamines B… Bref, c’est un concentré d’énergie.

Il aide aussi à réguler la glycémie, soutient le microbiote intestinal et apporte un sentiment de satiété.

Autant de bonnes raisons pour lui faire une place de choix dans tes placards !

Bien cuisiner le pois chiche… sans avoir mal au ventre

Si la petite graine venue du sud devait présenter un inconvénient, ce serait celui-ci.

Mais, comme toujours, on a plein d’astuces à te donner.

Des pois chiches oui, mais sans ballonnements

  • Fais tremper les pois chiches secs pendant 12 h minimum dans 3 fois leur volume d’eau avant de les cuisiner, et utilise une eau de cuisson propre (ne réutilise pas l’eau de trempage).
  • Cuis-les longtemps, au moins 1 heure à la casserole ou 20 minutes à la Cocotte Minute, en ajoutant une pincée de bicarbonate de soude.
  • Si tu achètes des pois chiches déjà cuits en bocal, rince-les longuement sous l’eau claire.

Quelques idées pour cuisiner le pois chiche à la mode breizh

  • Pimpe ton houmous avec du sarrasin grillé au moment de servir ;
  • Ou utilise-le comme garniture d’une crêpe de blé noir avec des sardines et un filet de citron ;
  • Ajoute quelques pois chiches dans une soupe de poissons ;
  • Apporte une note iodée à tes falafels (boulettes de pois chiches) en y ajoutant des paillettes d’algues séchées.
Le pois chiche breton : culture, atouts et idées cuisine

Le pois chiche breton : encore discret, mais peut-être plus pour longtemps !

Évidemment, la culture du pois chiche en Bretagne reste encore trop marginale pour espérer remplacer à 100 % les produits importés.

Mais les choses évoluent lentement et sûrement, et le pois chiche a tous les atouts pour conquérir la région !

Alors, la prochaine fois que tu en achèteras, pense à regarder leur origine.

Et si un jour tu peux choisir un pois chiche local, cultivé avec soin à deux pas de chez toi, n’hésite pas bien longtemps, et viens nous faire part de ta trouvaille en commentaire !

Gaëlle Mazingue

À propos de Gaëlle Mazingue

Rédactrice web (www.gaellemazingue.bzh), je participe à Mangeons Local au travers de la publication d'articles sur le local, l'alimentaire... et plus largement à tout ce qui touche l'écologie et l'environnement.