Interview de Martin, gérant de l’entreprise « La ferme de la Canopée ». Avec sa compagne, ils produisent et vendent des arbres fruitiers rustiques, de variétés adaptées à la Bretagne.
Bonjour Martin,
Tu as créé La ferme de la Canopée.
Comment cette idée t’es-tu venue ? Parle-nous un peu de toi aussi !
Je m’appelle donc Martin et avec ma compagne, on a créé il y a un peu plus d’un an : La Ferme de la Canopée.
Après des études en École de Commerce à la Rochelle, je suis parti en Islande pour devenir guide touristique.
J’ai toujours eu de fortes valeurs écologiques, et ce n’était pas très compatible avec cette (ancienne) vie Islandaise.
Pour ces raisons, mais aussi par nostalgie de ma vie française, des amis, de la famille, etc.. je suis revenu en France en 2019.
Mes envies de grand air, et de créer un projet qui avait du sens pour moi, m’ont tourné vers le milieu agricole.
Non issu de ce milieu, j’ai dû apprendre les bases : j’ai repris des études via un BPREA en maraîchage biologique à Guingamp.
J’ai pu faire plusieurs stages dont un en pépinière arboricole de production de variétés rustiques et locales… et j’ai eu le coup de foudre pour ce métier !
Début 2022, je me suis installé à Guengat (29), accompagné par la CIAP29 (Association qui accompagne la mise en œuvre de projets agricoles durables et paysans dans le Finistère, pour des non issus du milieu agricole).
La Ferme de la Canopée est née avec pour vocation de proposer la vente d’arbres fruitiers pour l’autonomie alimentaire de chacun.
J’adore !
Quelles plantes fais-tu pousser ? Toutes les étapes se font elles sur Guengat ?
Actuellement, j’utilise 1.5 hectares pour la culture d’arbres et arbustes en plein champ et sous serre, avec des variétés rustiques adaptées à la Bretagne.
Toute la production se fait sur Guengat (29).
En arbres fruitiers, je cultive pour le moment : pommiers, poiriers, pruniers, abricotiers, pêchers, cerisiers, cognassiers, néfliers, amandiers, noyers ou encore châtaigniers.
Je produis également des arbustes fruitiers : cassissiers, casseilliers, groseilliers, groseilliers à maquereaux et framboisiers.
Les arbres fruitiers sont vendus sous forme de scions en racines nues : ce sont de jeunes arbres greffés d’un an.
Pour cultiver ces scions, j’utilise un porte-greffe avec greffons. Au mois de mars, je réalise l’opération de « greffe sur table », les plants sont ensuite mis en terre, et on laisse pousser jusqu’à au moins décembre
Pour les arbustes fruitiers, la culture est « plus simple ». Pas besoin de greffe, une bouture est mise directement en terre, et la nature fait son travail !
Quelles sont tes méthodes de culture ? As-tu une démarche Qualité à mettre en avant ?
J’ai à cœur d’avoir des méthodes de culture respectueuses de la Nature et de l’Homme.
Je veux faire de l’agroécologie, avec un maximum de pratiques issues de la permaculture.
Le travail du sol est très minimaliste : absence de travail mécanique, décompactage avec une campagnole, apport de fumier de la ferme voisine, et paillage toute l’année avec du foin et/ou mulch.
Il y a aussi très peu d’actions sur les plants.
Une fois en sol, je réalise un peu de tailles pour le guidage du tronc.
Si les plants sont malades, je n’utilise que des traitements naturels à base d’huiles essentielles, d’infusions, ou bien du purin à base de plantes telle que l’ortie par exemple.
En intervenant si peu, je laisse la nature choisir !
Les plants qui vont « survivre » seront ceux qui se seront le mieux adaptés à l’environnement, et le mieux acclimatés à la météo bretonne.
Cela explique pourquoi, toutes les espèces ne sont pas disponibles chaque année…
Afin de mettre en avant tout ce travail, je suis sous mention Nature et Progrès, et en conversion à l’Agriculture biologique (2nd année).
Comment sont sélectionnées les porte-greffes, greffons et boutures que tu utilises ? D’où proviennent-elles ?
Les porte-greffes proviennent de pépinières spécialisées dans ce domaine en Anjou.
Pour les greffons et boutures, je ne suis pas encore autonome, mais c’est l’objectif !
Cette année, 30% proviennent de la ferme. Le reste est issu de mon réseau de pépiniéristes bretons, ou de vergers conservatoires.
Chouette démarche !
Quels sont les plus de tes produits, et où les trouver ?
L’avantage de vendre de jeunes plants (scions), c’est que le choc de transplantation est quasi inexistant, et que les racines nues repartent très vite !
Je m’adapte aussi au besoin de la clientèle : les porte-greffes sont choisis en fonction de ce que veulent les clients.
A savoir que ce sont les porte-greffes qui donnent les caractéristiques aux plants : vigueur, rusticité, et temps de mise en fruits !
Pour une même variété, je peux choisir un porte-greffe avec lequel le plant donnera des fruits au bout de 2 ans, mais il sera moins vigoureux.
Avec un autre porte-greffe, le plant pourra avoir par exemple des fruits au bout de 6 ou 8 ans, avec une forte vigueur…
Tous mes produits sont en vente directe à la ferme : Les clients sont invités à précommander pour un retrait de décembre à février (formulaire de contact en cliquant ici).
As-tu d’autres projets à venir ?
La ferme de la Canopée est un projet à 2 avec ma compagne.
On essaie différents ateliers pour trouver notre équilibre.
Cet été, on a fait un atelier « Mouton Landes de Bretagne » : cela nous a permis de vendre un peu de viandes et d’avoir un système de pâturage totalement en accord avec nos valeurs agroécologiques.
Pour le printemps prochain, nous lancerons un atelier « Petit Maraîchage » pour vendre un peu de légumes (petits pois, haricot vert, courge), toujours en vente directe à la ferme.
Beau développement : bravo !
Un petit mot de la fin ? Quelque chose à rajouter qui te tient à cœur ?
Pour moi, il est essentiel (et passionnant) de cultiver son autonomie.
Et cela passe par pleins de facette dont l’autonomie alimentaire.
L’arbre a plein de choses à nous apprendre, et procure beaucoup d’épanouissement : on le taille, on le voit grandir, et au final cela nous procure une nourriture abondante et quasi illimitée sans faire vraiment grand-chose !
L’arbre est un don de la nature !
Autant en planter par centaines dès aujourd’hui !
Pour en savoir plus : voir leur site Internet ou leur page Facebook.
Bonne nouvelle la création de la ferme de la Canopée à Guengat .
Jusqu’à présent je me fournissais à la pépinière du Stivel à Poullaen ,très connue dans le milieu des variétés anciennes .
bonjour,
je souhaite planter un cognassier dans mon jardin, mais j’aimerai le faire actuellement soit en juillet. est ce que c’est possible;
doit on se rendre sur place ? et en qualité de particulier peut on vous acheter un sur place
cordialement
mme lavolé
Bonjour
je souhaite remplacer les pommiers perdus lors de la tempête de l’année dernière.
Pouvez-vous me faire une proposition pour 7 plants résistants je suis en centre Bretagne essentiellement pour faire du jus de pommes.
Cordialement