Si je te dis « quinoa », tu vois sûrement les Andes, les lamas et les sommets enneigés… pas vraiment les talus et les prairies bretonnes.
Et pourtant, cette graine venue de loin commence doucement à poser ses valises chez nous.
Depuis quelques années, des agriculteurs bretons se lancent dans la culture du quinoa, avec des résultats plus que prometteurs.
Alors on s’est dit que c’était le bon moment pour t’en parler !
- Origines et particularités du quinoa
- Quinoa en Bretagne et circuit court
- Cultiver du quinoa en Bretagne
- Intérêt agricole et nutritionnel
- Défis de la culture du quinoa breton
- Idées pour cuisiner le quinoa breton
- Perspectives d’avenir
Le quinoa : une graine sacrée et ancienne
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le quinoa n’est pas une céréale, mais une pseudo-céréale.
En clair, ça ressemble à du blé, ça se cuisine comme du riz, mais botaniquement parlant, ça appartient à la famille des Chénopodiacées, comme l’épinard ou la betterave.
On le cultive depuis plus de 5000 ans sur les hauts plateaux d’Amérique du Sud, où il était l’aliment sacré des Incas : rien que ça !
Son super pouvoir : être naturellement sans gluten, bourré de protéines végétales, de fibres, de fer, de magnésium… Bref, c’est un concentré de bienfaits dans une toute petite graine.
Une plante exotique… en circuit court !
Jusqu’à récemment, la quasi-totalité du quinoa que tu trouvais dans le commerce venait de Bolivie, du Pérou ou d’Argentine.
Le problème, c’est que la demande mondiale a explosé, entraînant avec elle des hausses de prix et des impacts parfois négatifs sur les cultures locales.
Alors quelques agriculteurs bretons se sont demandé s’ils ne pourraient pas essayer d’en produire.
D’autant que, tu le verras juste après, la culture du quinoa a des effets positifs sur le sol.
Sauf que le quinoa andin, habitué aux hautes altitudes et à l’aridité, n’est pas franchement fait pour la douceur océanique.
Il a donc fallu sélectionner des variétés plus adaptables, et notamment moins sensibles à l’humidité.

Le quinoa en Bretagne : pas juste un effet de mode
La culture du quinoa breton ne date pas d’hier, même si elle reste encore discrète.
Dès 2017, des essais ont été menés dans le Morbihan pour voir si la plante pouvait s’adapter à nos sols.
Et ça a marché ! Pas partout, pas tout le temps, mais suffisamment pour motiver certains à tenter l’aventure.
Parmi les pionniers, il y a Jonas Le Gall, installé à Ergué-Gabéric dans le Finistère.
En 2019, il commence à cultiver du quinoa bio sur ses terres. Résultat : des graines made in Bzh, vendues en vrac dans les magasins bio de la région ou directement en circuit court.
Et il n’est pas le seul : d’autres agriculteurs se sont lancés, depuis, un peu partout en Bretagne.


Photos copyright Jonas LE GALL
Pourquoi le quinoa intéresse-t-il tant les agriculteurs bretons ?
Le quinoa coche plein de cases côté agroécologie :
- Il demande peu d’intrants ;
- Il n’a pas besoin d’irrigation ;
- Il laisse un sol propre et enrichi pour les cultures suivantes ;
- Il permet de diversifier les rotations de cultures.
Et côté consommateurs, il y a un vrai attrait pour les produits végétariens, riches en protéines, sans gluten et locaux.
Mais cultiver du quinoa en Bretagne, ce n’est pas si facile !
La graine a beau être rustique, elle n’est pas pour autant sans caprices.
Le quinoa breton réclame le bon choix de variété, une préparation soignée du sol, et surtout une gestion serrée des mauvaises herbes, car il pousse lentement et peut vite se faire voler la vedette par les adventices.
Côté récolte, ce n’est pas non plus une promenade de santé : les graines sont minuscules, et leur enveloppe contient des saponines, des composés amers qui doivent être éliminés avant consommation.
Il faut donc trier, nettoyer, sécher.
Mais les producteurs bretons s’adaptent, se forment, investissent dans du matériel, et ça avance !
Et dans l’assiette, on en fait quoi de ce quinoa breton ?
Sucré ou salé, chaud ou froid, il y a plein de manières de savourer le quinoa.
On te donne quelques idées à la mode breizh :
- Une salade tiède de quinoa-sarrasin, avec des légumes rôtis et un peu de chèvre frais ;
- Des galettes de quinoa à dorer à la poêle et à servir avec un tartare d’algues ;
- Un bowl local avec des légumes de saison, un œuf mollet, quelques pois chiches bretons et des graines de courge torréfiées ;
- En version sucrée : un porridge de quinoa au bon lait fermier, avec des pommes caramélisées et du miel récolté près de chez toi.
Notre astuce cuisson : rince bien ton quinoa à l’eau claire avant de le faire cuire pour éliminer les dernières traces de saponine.
Et compte environ 12 à 15 minutes de cuisson dans deux fois son volume d’eau.
Encore discret, mais plein d’avenir !
Aujourd’hui, la filière quinoa en Bretagne est encore jeune.
On est loin de produire assez pour remplacer totalement les importations, mais les choses avancent.
Chaque année, de nouveaux producteurs se lancent et les consommateurs s’y intéressent.
Alors la prochaine fois que tu vas faire tes courses, jette un œil à l’origine de ton quinoa.
Et si tu trouves une version bretonne, n’hésite pas : tu feras du bien à la planète, à ton corps et à l’agriculture locale !
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