Lorsque l’on pense à l’entretien d’un jardin ou d’un potager, l’une des premières choses qui vient à l’esprit c’est l’élimination des adventices, que l’on qualifie en général du doux nom « mauvaises herbes ».
Pourtant, il est grand temps de réévaluer notre perception des adventices, car elles peuvent être de précieuses alliées pour le jardin.
Découvrez le rôle des adventices pour le maintien de la biodiversité, l’avantage de les avoir pour comprendre l’état de vos sols, et faites connaissance avec les principales adventices à avoir dans son jardin.
- Les « mauvaises herbes » sont précieuses pour la biodiversité
- Elle vous informent de l’état de vos sols (carences, excès…)
- Notre « TOP » d’adventices préférées
- En conclusion… vive les herbes folles !
Les adventices : une aide précieuse pour la biodiversité
L’une des raisons pour lesquelles les adventices méritent notre attention, est leur rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité du jardin.
Un habitat pour les insectes
Les adventices, en particulier celles qui fleurissent, attirent de nombreux insectes comme les abeilles, les papillons et autres pollinisateurs essentiels.
En laissant pousser certaines plantes, vous fournissez un lieu de vie et de nourriture pour ces insectes, ce qui contribuent à la pollinisation de vos autres cultures.
De la nourriture pour les oiseaux
Certaines adventices comme les tournesols sauvages et le chardon produisent des graines qui sont une source de nourriture précieuse pour les oiseaux.
Si vous gardez ces plantes dans votre jardin, vous attirerez une grande variété d’oiseaux qui participent à l’équilibre de l’écosystème de votre jardin en se nourrissant aussi d’insectes nuisibles.
Stellaria Media, aussi appelé « Mouron des Oiseaux »
Une protection contre les ravageurs
Les adventices peuvent également servir de bouclier naturel contre les ravageurs.
En effet, certaines d’entre elles émettent des composés chimiques qui font fuir les insectes nuisibles, et qui peuvent même parfois empêcher la croissance d’autres adventices indésirables.
C’est une manière écologique de protéger les cultures.
Un indicateur sur l’état des sols
Les adventices ne sont pas seulement des indicateurs de la biodiversité, elles peuvent aussi révéler des informations sur l’état de vos sols.
Carences en nutriments, pH, aération du sol sont autant de paramètres que vous pourrez connaitre grâce aux adventices.
Les sols acides et alcalins
Certaines adventices, comme la luzerne, prospèrent dans les sols alcalins, tandis que d’autres, comme la mousse, préfèrent les sols acides.
Lorsque vous observez les types d’adventices qui poussent dans votre jardin, vous pouvez ajuster le pH du sol en fonction des cultures que vous souhaitez privilégier.
Les carences en nutriments
Les adventices à croissance rapide, comme l’ortie, indiquent en général que les sols sont riches en azote. En revanche, si vous remarquez une forte présence de pissenlits, cela peut signifier que le sol manque de calcium.
Ces indications vous aident à prendre les dispositions nécessaires pour améliorer la bonne santé de vos sols et le rendement de vos cultures.
La compaction du sol
Le chiendent est une adventice qui est susceptible de pousser dans des sols compactés. Si cette plante est très présente dans votre jardin, il est nécessaire de travailler à l’aération du sol pour favoriser une meilleure croissance de vos cultures.
De manière générale, si vous trouvez en grande quantité une seule adventice, c’est que quelque chose ne va pas dans votre sol.
Tout est question d’équilibre, même et surtout, en ce qui concerne les adventices présentes dans le jardin.
Les principales adventices à garder dans son jardin
Les adventices sont loin d’être de mauvaises herbes.
Ces petites plantes sauvages qui s’invitent dans votre jardin sont, pour la plupart, à garder.
Voici les principales adventices à accueillir avec bienveillance dans votre jardin :
La pâquerette
Cette petite fleur blanche est bien connue par chez nous.
Mais au lieu de l’enlever systématiquement, laissez-la pousser dans votre jardin car elle attire les insectes pollinisateurs, protège le sol contre l’érosion et ajoute une touche de douceur au jardin.
Pas mal pour une si petite fleur, non ?
Le pissenlit
Ses fleurs jaunes attirent les abeilles, ce qui est un bon point pour la biodiversité.
Le pissenlit est par ailleurs comestible !
Ses feuilles sont riches en vitamines et minéraux, et même les fleurs se mangent.
L’ortie
L’ortie capte des nutriments essentiels, comme l’azote, dans ses feuilles.
C’est aussi une plante dont les vertus sont reconnues depuis l’Antiquité. Plante médicinale, elle peut être consommée fraîche ou en faisant sécher les feuilles.
L’ortie se cuisine à toutes les sauces selon vos envies !
Le plantain
Il s’agit d’une plante très commune en Bretagne qui est surtout connue pour ses propriétés médicinales, en particulier pour soulager les piqûres d’insectes.
Ses feuilles sont par ailleurs comestibles et peuvent être préparées crues en salade par exemple.
Le mouron des oiseaux
La présence du mouron des oiseaux dans votre jardin indique que la composition du sol est équilibrée.
C’est donc très bon signe.
Cette adventice protège le sol contre l’érosion, et ses graines sont particulièrement appréciées des oiseaux. Elle est par ailleurs comestible.
La cardamine des prés
La cardamine des prés est une adventice qui ajoute de la couleur au jardin avec ses délicates fleurs roses ou violettes.
Elle attire de nombreux insectes et papillons.
La tanaisie
La tanaisie est un répulsif naturel pour de nombreux insectes nuisibles, réduisant ainsi le besoin de pesticides chimiques.
Et puis ses fleurs jaunes apportent de la couleur dans le jardin, ce qui est très agréable.
Les adventices ne sont pas des mauvaises herbes !
Au lieu de les éliminer systématiquement, considérez-les comme des alliées précieuses pour votre jardin.
Elles contribuent à la biodiversité, fournissent des informations sur la santé de vos sols, et certaines peuvent même être consommées.
Avec des adventices, votre jardin sera plus riche et épanoui.
Alors, au lieu de dire « mauvaises herbes », dites plutôt « herbes sauvages ».
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