Compote de Nèfles : la recette

Compote de Nèfles : la recette

Parmi les fruits sauvages que l’on trouve en Bretagne, il en existe un, trop oublié, et pourtant d’une richesse insoupçonnée (particulièrement en compote !).

Je veux parler de la nèfle sauvage, aussi appelée nèfle germanique : Mespilus germanica.

Un fruit sauvage, ancien et oublié

La nèfle sauvage était un fruit très commun dans nos campagnes au Moyen-Âge, et même encore jusqu’à la première guerre mondiale.

Le néflier commun faisant partie des arbres fruitiers que l’on trouvait dans les fermes, avec pommiers et poiriers surtout.

Malheureusement, comme beaucoup d’autres légumes et fruits anciens, il a été quelque peu « oublié » !

En breton, le néflier est un mesperenn, et la nèfle mesper.

Nèfle germanique… donc allemand ?

Et non !

Malgré son nom latin, le néflier commun n’est pas d’origine germanique.

Le néflier commun ou néflier sauvage aurait été ramené en Europe d’Asie Mineure par des Romains de retour de campagne. Cet arbre aurait ensuite conquit toute l’Europe, surtout du nord-ouest.

Le néflier peut atteindre quatre à six mètres de hauteur. En mai, il se couvre de superbes fleurs blanches. Puis les fruits viennent et il faudra attendre presque les premières gelées pour les cueillir.

Compote de Nèfles : la recette

En effet, la nèfle se déguste… blette !

Vers la fin octobre, on peut commencer à cueillir les premières nèfles en Bretagne.

Attendre d’hypothétiques gelées serait chez nous trop hasardeux.

La nèfle est un fruit qui ne se mange pas immédiatement cueillie mais se conserve. D’une nèfle ferme et verte, il faut attendre plusieurs semaines qu’elle devienne marron brun et molle.

Pour les conserver, on optera pour un endroit frais et relativement à l’abri de la lumière.

Les nèfles seront délicatement déposées, par exemple dans des cagettes de carton, en une seule couche. Surtout ne pas les superposer.

A ce stade, on peut les déguster en l’état.

La particularité de la nèfle est la présence de cinq pépins qu’on appelle osselets. Le fruit est composé de cinq parts disposant chacun de son osselet. Ces osselets sont extrêmement durs et contiennent de l’acide cyanhydrique toxique.

Mais n’ayez aucune crainte : l’extrême dureté de la carapace de l’osselet isole parfaitement cet acide.

La compote de nèfles : recette

A part les déguster entières en fruits, la meilleure façon de profiter de toutes les qualités de la nèfle commune, c’est d’en faire des compotes.

  1. Dans une grande casserole, plongez vos nèfles dans un grand bain d’eau bouillante.
  2. Puis laissez bouillir dix minutes. Si vous les laissez trois quarts d’heure, vous pourrez plus aisément réaliser une confiture plus liquide.
  3. Ensuite on les égoutte, et on passe à l’opération de la passoire.
  4. J’utilise un moulin à légumes manuel et de l’huile … de coude. Je mouline jusqu’à extraire une purée de nèfle. Il restera dans le moulin le peau du fruit et bien sûr les osselets, que je rends à la nature et aux oiseaux.
  5. La pulpe ainsi obtenue est selon ma recette, sucrée au sirop d’érable, et cuite un bon quart d’heure. Durant cette cuisson à feu modéré, on veillera à bien remuer en permanence.

La conservation de ma compote de nèfles.

En bocal pour les prochaines semaines et en barquettes à congeler pour tout l’hiver et le printemps.

Compote de Nèfles : la recette

La teneur en vitamine C et en vitamine B est élevée. Les nèfles contiennent également du mucilage et des tanins, excellents régulateurs intestinaux.

Un néflier commun dans votre jardin vous apportera tous ses bienfaits en circuit-court.

Bonne dégustation !

Rémy

À propos de Rémy

Citoyen-Bénévole de la première heure pour le site Mangeons Local, je m'occupe plus particulièrement de la Cornouaille... mais me passionne et m'intéresse pour mon Pays, la Bretagne dans son ensemble.