Mangeons Local… et Bio !?
Mettons-nous dans l’ambiance : on est samedi, au supermarché du coin.
Tu es face à l’étal incroyable de belles pommes rouges, vertes ou jaunes, rondes, brillantes et terriblement tentantes.
L’histoire de Blanche Neige te revient soudainement en mémoire : cette pauvrette croqua naïvement dans une pomme, sans en connaître la provenance exacte. Elle aurait très mal fini si personne n’était venu la chercher.
Alors, comme tu n’as pas envie de prendre de risque, tu détournes le regard vers le rayon d’à côté où de jolies petites pommes affichent fièrement leur label « bio ».
Elles obtiennent immédiatement tes faveurs et prennent place dans ton panier.
Excellent choix !… Parce que tu sais fort bien que le bio a de gros avantages pour ta santé et pour l’environnement.
Mais… en es-tu vraiment sûr ?
Déjà, c’est quoi, exactement, l’agriculture biologique ?
Il s’agit tout d’abord d’un mouvement né dans les années 1920 et d’une philosophie, qui repose sur la production et la transformation des aliments en respect avec l’environnement, la biodiversité, le bien-être animal (dans le cadre des élevages) et les cycles naturels.
Il s’agit également de labels. Donc de réglementations. Qui vont évidemment dans le même sens.
On a d’ailleurs fait un super article, très détaillé, sur le Label Bio, mais également le le label BioBreizh, Bio Cohérence, ou encore le Demeter (je dis ça, je dis rien 😅).
On fait généralement la comparaison entre l’agriculture BIO et l’agriculture dite « conventionnelle ». Non labellisée quoi…
Et du coup, quels sont les avantages et les garanties des produits BIO ?
Il y a pas mal d’avantages à consommer bio, mais en voici déjà quelques uns…
- Pas d’OGM dans l’assiette,
- Des méthodes de production plus respectueuses du bien-être animal,
- Des produits naturels et authentiques, qui respectent des saisons et sont cueillis au bon moment (si c’est du Bio local !… on en parle juste après),
- Une meilleure valorisation des producteurs, soucieux de la qualité de leurs produits,
- Et pas de produits chimiques ou pesticides…
Enfin… pour ce dernier point, je dirai « presque » !😉
En effet, on pense souvent que « BIO = zéro pesticides & cie ». Or, ça n’est pas exact.
Les labels BIO autorisent bel et bien les produits phytopharmaceutiques, autrement dit les pesticides et les biocides. Les « trucs qui tuent » quoi !… ☠️
MAIS !… le Bio essaie au maximum à ce que ces « truc’cides » soient le plus possible issus de substances naturelles, afin que l’environnement ait la capacité de les biodégrader.
Généralement, le Bio cherche également à en limiter la quantité.
Donc, objectivement, c’est mieux. Pas parfait (devrais-je dire « utopique » ?) mais mieux que le conventionnel.
Et côté, producteur, quelles sont les implications du label Bio ?
Obtenir un label bio n’est pas une mince affaire : c’est une véritable démarche de conversion.
Elle commence par une période d’au moins deux ans pendant laquelle le producteur doit supprimer tous les produits pouvant avoir un impact négatif sur l’environnement en suivant un cahier des charges strict.
Simultanément l’agriculteur doit se soumette à un contrôle régulier de son exploitation par un organisme agréé.
Pour certains petits producteurs, cette transformation peut représenter un coût difficilement supportable ou des démarches longues et très contraignantes. Certains décident donc de ne pas s’engager dans ce processus, bien qu’ils pourraient parfaitement prétendre au label bio.
C’est vrai ça… Bio veut-il dire Local ?
Non.
Et c’est là, en effet que l’histoire se complique…
Lorsque tu achètes ta fameuse pomme, tu peux avoir à faire à :
- un producteur « bio » et local,
- un producteur « bio » et pas local,
- un producteur pas bio et pas local,
- ou un producteur pas bio, donc « conventionnel », et local…
… sauf que, pour rappel, on a également vu que certains producteurs non labelisés pouvaient également avoir des méthodes de production tout aussi « raisonnables » et bénéfiques, environnementalement parlant, que le Bio.
D’accord, mais alors comment choisir ?
Du bio, du bio mais qui ne se revendique pas bio, des produits locaux issus de l’agriculture conventionnelle, du bio qui vient de l’autre côté de la planète, des produits en circuits courts issus de l’agriculture raisonnée…
Les choses se compliquent, n’est-ce-pas ?
Comment nous, pauvres consommateurs, pouvons faire nos achats en toutes connaissances de cause ?
Et bien c’est simple, il y a trois possibilités :
- Possibilité N°1 : Soit tu as la chance de rencontrer et d’échanger directement avec le producteur, via l’achat en circuit court… et dans ce cas, tu connais ses méthodes de travail et sa philosophie. Dans ce cas, l’achat en direct remplace tous les labels du monde, et ces derniers alors importent peu.
- Possibilité N°2 : Soit tu ne peux pas (ou ne veux pas ? Bouuuh, pas bien ! 😜) acheter en direct et ne connais pas vraiment le producteur… et dans ce cas, il est préférable de privilégier au maximum les produits locaux ET Bio.
- Possibilité N°3 : Enfin, si tu n’as pas l’option Bio ET local… alors il te faudra choisir entre du conventionnel local / national, ou du bio importé, ou du conventionnel importé… Et là, le choix se gâte.
Bon, le conventionnel importé est évidemment la dernière option à choisir. Mais quid entre le bio importé et le conventionnel local ? Là, c’est à toi et à ta conscience de faire un choix. Pour ma part, je privilégie généralement l’aliment issu d’agriculture conventionnelle locale, car j’ai des doutes (et je ne suis pas le seul) sur le Bio importé.
Et en Bretagne, on fait comment pour manger Bio et Local ?
Et bien, on commence par profiter de cette super plateforme qu’est Mangeons Local pour trouver les bons producteurs qui vendent en circuit court près de chez soi…
La Bretagne voit le bio investir de manière constante le marché local. Avec une progression de 6% supplémentaires au cours du premier semestre 2020, les fermes bio représentent désormais près de 13,4% des exploitations bretonnes.
Pour être plus précis, nous comptons à ce jour (2020 !) 3554 propriétés agricoles bio dans la région. Il y en avait 2736 en 2017 (cf. ci-dessous).
Ces chiffres nous viennent tout droit du réseau des agriculteurs bio de Bretagne, qui accompagne les exploitants bretons dans leur démarche de conversion ou d’installation.
Et ce n’est pas tout !
Pour être bien certain de manger bio et local, il existe également le label Be Reizh.
Créé en 2016, ce label promeut les produits régionaux et bio et garantit la qualité pour le consommateur.
Ainsi, en te régalant, tu participes à l’économie locale et tu soutiens les entreprises qui privilégient l’emploi dans la région et qui valorisent les matières premières bio et… bretonnes.
Tout bénéf’ ! 😉
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