Définition de « Locavore » :
Le mot « Locavore » vient de « Loca » (local) et « vore » (manger, comme « carnivore » = manger de la viande ; ou « frugivore » = manger des fruits).
Un « Locavore » est donc une personne qui ne consomme que des produits locaux qui ont été produits à une faible distance de son domicile.
Autrement dit, locavore signifie « Manger Local ».
Un régime exclusif ? Une secte alimentaire ?…
Rien de tout ça, on vous rassure. 😅
Il ne s’agit pas d’un régime alimentaire à proprement parler, mais bien d’une habitude de consommation qui consiste à consommer de la nourriture qui a été produite localement.
Ensuite, libre à chacun d’exprimer ce qu’il estime être local : son jardin, sa ville, son département, sa région, son pays… voire même sa planète ! 😉
Nombreux sont ceux qui auraient tendance de repousser en bloc l’idée même de pratiques Locavore… mais c’est souvent lié à une mauvaise compréhension.
En effet, rares sont ceux qui sauraient (ou pourraient) se passer de fruits des pays chauds (bananes, oranges, etc.), de café ou thés, d’épices de pays lointains, etc.
Mais encore une fois, nul ne vous y oblige !
Aucun prosélytisme dans un esprit « locavoresque » !
L’idée générale est de mettre du bon sens dans son alimentation, sans pression ni tabou.
Achetez local quand vous le pouvez et continuez, si vous le souhaitez, de vous fournir en mets de contrées lointaines lorsque ces dernières ne peuvent être produites sur place.
Comprenons-nous bien…
Préférez-vous fondamentalement acheter une tomate au maraîcher tout près de chez vous, ou à un supermarché qui l’aura importé du sud de l’Espagne ou de Chine ? Aucun doute possible, la tomate de votre futur maraîcher préféré sera bien meilleure pour vous, votre porte-monnaie et pour la planète !
Votre maraîcher produit-il des mangues ? Non ? Et bien, si vous en êtes féru(e) et que vous ne pouvez vous en passer, continuez de vous approvisionner comme avant pour ce fruit sucré (en favorisant au maximum des systèmes de productions et distributions équitables, évidemment 😉).
L’idée générale et principale est bien de consommer local quand il existe des solutions locales.
Un autre exemple ? Saviez-vous qu’on importe la plupart des cornichons d’Inde, ou des poulets du Brésil… alors que nous pouvons pour le coup produire, facilement, tous ces produits au plus près des lieux de consommation.
Nous pensons aussi aux crevettes pêchées en Atlantique par des chalutiers Irlandais, expédiées au Maroc pour être décortiquées, puis réexpédiées en Irlande pour être emballées, puis à nouveau réexpédiées partout en Europe pour être consommées.
Qu’un aliment que l’on consomme, et qui est disponible localement, ait pu parcourir plusieurs milliers de kilomètres : Ça, c’est bien de la folie ! 😱
Tout cela a été rendu possible par l’appât du gain de quelques-uns et par une énergie quasiment gratuite. Cette ère, nous le savons tous, touche à sa fin et ces folies disparaîtront en même temps que le pétrole à bas coût.
En bref, pratiquons du bon sens dans nos achats et favorisons le local lorsque c’est possible. C’est ça la philosophie Locavore !
« Le locavorisme ? Un truc du passé, bon pour les nostalgiques ! »
Et non. 😅
Contrairement à ce que l’on pourrait peut-être s’imaginer au premier abord, avoir aujourd’hui une démarche locavore est bel et bien être pionner, et non passéiste !
Je m’explique.
Comme mentionné plus haut, les excès du transport international ont touchés des aliments qui peuvent être produits, à coûts raisonnables, directement dans nos régions.
C’est à dire que demain, une tomate produite et vendue localement en Bretagne sera, pour le consommateur final, au même tarif que la tomate importée d’Espagne qui devra supporter le coût d’un transport qui augmente chaque année et le coût des intervenants (distributeurs, grossistes, importateurs, etc.).
Après-demain, la tomate locale sera même moins chère (car non impactée par le coût grandissant du transport) et naturellement, les importations d’Espagne cesseront.
L’avenir, c’est donc bien la consommation d’une alimentation produite localement.
Partant de ce constat, pour ne pas dire de cette évidence, nous devons tous (producteurs, citoyens-consommateurs, collectivités) nous organiser pour dès à présent préparer cet avenir, plus proche que vous ne pouvez peut-être l’imaginer.
C’est aussi ça être adepte du locavorisme : agir réellement et de manière concrète pour demain, aider les producteurs à s’installer et se développer, promouvoir auprès de tous cette méthode de consommation que nous devrons bientôt adopter.
C’est aider notre société à prendre les devants.
Et ça vient d’où ? Quelle est l’histoire du mouvement « locavore » ?
La réponse évidente est que l’histoire du « locavorisme » est aussi vieille que celle de l’humanité.
Manger des produits locaux… c’est ce qu’ont fait tous nos ancêtres depuis la nuit des temps !
Plus proche de nous, c’est aussi ce que faisaient nos arrières grands-parents.
Pour autant, le terme « locavore » et son concept, dans notre société moderne, a bien une date de naissance. Et on l’a doit à une américaine.
Elle s’appelle Jessica PRENTICE. Elle est Californienne, écrivaine et cuisinière de renom.
C’est cette femme qui à San Francisco, à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement de 2005, inventa ce terme anglais « locavore ».
Coup de bol, le français le traduit par « locavore » ! 😅
A l’origine il s’agit de ce qui pouvait paraître pour un véritable challenge : ne s’alimenter que d’aliments en circuit-court dans un territoire n’excédant pas cent miles de votre domicile. Soit, cent soixante kilomètres.
Depuis 2005, le locavorisme s’est répandu à travers le monde et a traversé l’Atlantique jusqu’en France et tout particulièrement en Bretagne !
Qu’en disent les « grands médias » ?
D’abord timides sur cette pratique jugée tour à tour « bobo », « ringarde », « marginale», etc., les grands médias nationaux parlent à présent plus régulièrement du consommer local, comme en témoigne encore cet article du journal Le Monde, publié en 2017 : Manger local ? « Je pensais que ça aurait été plus compliqué et plus cher ».
On lit ainsi dans cet article, principalement un recueil de témoignages de « nouveaux convertis », les habituelles craintes à consommer local (le coût, le temps, la disponibilité sur l’année, etc.) mais également les nombreux intérêts (la valorisation de l’économie locale, la qualité des aliments, la diversité des aliments, etc.).
Ce qui est intéressant dans ces différents témoignages, c’est que nombreux sont ceux qui associent le locavorisme au fait de reprendre le contrôle sur leur alimentation et, ce faisant, vont jusqu’à exclure de leur consommation tous les produits « industriels » : boissons, gâteaux, plats préparés, etc.
Et du coup… quels sont les avantages ou inconvénients à consommer de manière « locavore » ?
Le choix d’acheter local est un acte écologique, économique, civique, responsable, mais également politique.
Politique ?
En effet, lorsque vous décidez d’acheter votre viande à l’éleveur de votre village plutôt qu’à un supermarché, vous faites bel et bien un acte politique…
Bien plus qu’en allant voter une fois tous les cinq ans.
Là, vous votez trois fois par jours, à chaque repas, avec votre porte-monnaie, et vous décidez de favoriser la production locale.
Ce choix a des impacts favorables directs pour votre santé, la planète, l’éthique animale, la biodiversité, le développement durable, etc.
Cerise (immense) sur le gâteau, en agissant de cette manière, vous soutenez l’emploi et l’économie locale.
Prenez un instant et réfléchissez à toutes les retombées positives d’une telle attitude citoyenne. Maintenant… imaginez qu’on s’y mette tous…
Il y a vraiment de très nombreux avantages à consommer en local.
Mais, pour n’en citer que quelques–uns, voici quelques avantages à manger local :
Vous…
- préservez les écosystèmes,
- créez de l’emploi local,
- valorisez les métiers de production et les aidez à en vivre dignement,
- prenez soin de votre santé,
- favorisez le bien être animal,
- vous assurez de la traçabilité de vos aliments,
- réduisez les déchets et le gaspillage,
- aidez à la préservation de races et variétés locales,
- vous faites plaisir, gustativement parlant (mais pas que !),
- assurez un meilleur avenir aux générations futures…
Alors, cela ne vaut-il pas le coup de changer (un peu / beaucoup / passionnément) sa manière de consommer ?
Et les inconvénients ?
C’est bien joli tous les points positifs au lovarisme… Mais quid des points négatifs ?
« Le manque de choix » disent certains.
Mais cet argument ne tient pas longtemps.
Se priver. Oui sans doute, un peu. Mais n’est-on pas capable de se priver, ou simplement de réduire sa consommation de quelques fruits exotiques ? Nos arrières Grands Parents sont-ils morts de ne pas avoir de banane sur leur table quotidienne ?
Plus sérieusement, lorsqu’on s’intéresse aux aliments produits localement, on découvre un très grand choix et une très grande diversité.
Évidemment, certains produits n’existent pas en local… mais de très nombreux autres, qu’on n’a pas toujours l’habitude de consommer, existent.
Il ne s’agit donc pas nécessairement de chercher des produits de remplacement, mais bien de re-découvrir ce qui est produit près de chez vous.
On renoue également avec les couleurs, les odeurs, les formes et surtout les goûts vrais des produits.
Pour les moins jeunes d’entre nous, on retrouve même les goûts de notre enfance. Quand une tomate du jardin avait un goût de tomate. Un radis de la fermeté et du piquant. Quand une escalope de veau ne perdait pas la moitié de son poids en eau à la cuisson. Quand un fromage avait du goût.
En définitive, et je vous parle d’expérience, le manque de choix est bien souvent du côté de l’industriel et des hypermarchés.
« Le prix en circuit court est plus élevé ! »
Oui… mais non.
On a fait plusieurs études et comparatifs de prix sur de la viande, mais également des paniers de légumes.
Et… à chaque fois, on se rend compte que cette marotte du prix plus cher en circuit court est fausse.
Un autre exemple plus récent : j’ai acheté une caissette de veau de lait à onze euros du kilo. Dans cette caisse, j’avais deux repas d’escalopes de veau de lait.
Cette même escalope vaut vingt-six euros du kilo chez un Boucher Traiteur tout proche. Et je ne compare même pas avec un produit issu de la grande distribution, dont la qualité ne serait évidemment pas comparable.
A comparer le prix du local et du circuit court, on se rend finalement compte que l’économie est souvent du côté du circuit court.
« Le temps ! »
Il s’agit probablement du seul inconvénient réel dans le fait de manger local. Le temps que cela prend.
Mais là encore, il y a souvent méprise…
Le temps n’est pas tant dans l’achat des produits (car il existe des producteurs qui livrent, des magasins de producteurs, etc.), mais dans le changement de nos habitudes.
Une habitude, c’est comme une feuille de papier qui a toujours été pliée d’une certaine manière. On n’efface pas rapidement, ni facilement, les marques….
Mais alors… comment devenir locavore ?
Exception faite des plus courageux, n’essayez pas de tout changer du jour au lendemain.
C’est difficile et cela risque d’être démoralisant si vous n’y arrivez pas. 😥
Il y a de nombreuses étapes à suivre pour consommer local et responsable.
Commencez modestement, par transition, en choisissant d’acheter localement, par exemple, votre viande ou vos légumes.
Une fois devenu une habitude, choisissez un autre produit alimentaire que vous avez l’habitude de consommer et trouvez le chez un producteur près de chez vous. Et ainsi de suite !
Il est également parfois difficile de vous rendre chez chaque producteur pour acheter chaque type de produits.
Alors, organisez-vous !
Faites la transition avec des amis, en famille ou avec des collègues de bureau.
Lorsque l’un d’entre vous passe à la miellerie locale, il achète pour le groupe ! Ou encore, autre idée : faites livrer des paniers de légumes avec le CE d’entreprise.
Également, pensez à faire des commandes à plusieurs et il est fréquent que les producteurs livrent à domicile.
Il existe également des AMAP, des magasins de producteurs, des magasins à la ferme, des services de livraison locaux, etc.
Les idées sont nombreuses et elles n’attendent que vous…
Soyez en avance, soyez Locavores.
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