De l’ananas en Bretagne ?
Oui, tu as bien lu !
On t’a déjà fait quelques farces sur le blog pour le premier avril, mais cette fois, tout est vrai.
Importé en Europe à la fin du XVe siècle, le délicieux fruit exotique à la chair juteuse et sucrée a connu sa petite heure de gloire au début des années 1900.
Et aujourd’hui, il existe un endroit assez unique dans le Morbihan où tu peux ramasser et déguster des ananas 100 % locaux.
Curieux d’en savoir plus ? On te raconte tout…
- Présentation de ce fruit tropical qu’est l’Ananas
- L’histoire de l’Ananas et de l’Europe
- Et la Bretagne dans tout ça ?
- Aujourd’hui, la dégustation d’ananas breton est possible !
Petite présentation de l’ananas
Le nom de l’ananas viendrait d’un dialecte amérindien dans lequel « nana » signifie « fruit délicieux ».
Et il le porte bien : un subtil équilibre entre sucre et acidité, une chair juteuse, légèrement croquante…
On l’adore cru et nature, rôti à la vanille ou réduit en jus dans un fameux cocktail… D’ailleurs, savais-tu que son nom espagnol « piña » vient de sa forme de pomme de pin ?
Issu d’une plante herbacée pouvant mesurer jusqu’à 1 mètre 50 de haut, l’ananas pousse essentiellement dans les régions chaudes de l’hémisphère sud.
Quand l’ananas débarque en Europe
C’est Christophe Colomb, lors d’une expédition en Guadeloupe en 1493, qui rapporte l’ananas dans ses bagages.
Le fruit n’est présenté à la cour d’Espagne qu’en 1535 et fait rapidement l’unanimité.
Aux XVIe et au XVIIe, toute l’aristocratie en raffole, notamment Louis XIV, qui décide d’en faire cultiver dans les jardins royaux.
La culture est délicate, coûteuse, et nécessite de construire des serres spéciales (les pineries), chauffées par le bas.
L’ananas devient donc un mets rare et convoité, réservé à l’élite. Signe distinctif de richesse et de rang social, il épate : il était même possible d’en louer pour impressionner ses invités lors des réceptions mondaines !
C’est en France, en Grande-Bretagne et en Hollande que l’on tente, avec plus ou moins de succès, de domestiquer l’ananas.
Mais la culture finit par être éclipsée par l’importation depuis l’outre-mer.
L’ananas breton renaît au XXe siècle
En 1899, la Société des Serres de Bretagne construit à Saint-Malo les premières serres de tomates destinées à l’export vers l’Angleterre.
Rapidement, d’autres plantes, notamment florales, viennent compléter la production.
Le Directeur de l’époque, André Richon et son associé Jules Hermès se lancent un pari un peu fou et très ambitieux : faire pousser des ananas en Bretagne, dans ces serres.
Et ils réussissent !
Les ananas bretons sont présentés en 1905 lors de l’exposition nationale de la Société d’Horticulture de France.
Richon et Hermès reçoivent la médaille d’or et les félicitations en personne du Président de la République, Émile Loubet.
Quelques années plus tard, son successeur, Raymond Poincarré, en visite à Saint-Malo, se voit servir le fruit exotique breton à sa table.
La surprise fait son petit effet !
Malheureusement, la culture de l’ananas, longue et exigeante, ne dure que quelques années à Saint-Malo.
Quelques archives en témoignent, notamment au Musée de la Carte Postale de Baud, dans le Morbihan.
L’ananas breton aujourd’hui : c’est fini ? Pas tout à fait…
De nos jours, les régions françaises productrices d’ananas sont principalement la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et Mayotte, avec 3 variétés majeures : l’ananas Victoria, le Cayenne lisse et le Sweet.
Mais… une famille d’irréductibles Bretons de Saint-Jacut-les-Pins, dans le Morbihan, a voulu retenter l’expérience de la culture de l’ananas en Bretagne.
Tout commence dans les années 1990 avec quelques plants d’ananas Victoria rapportés de la Réunion.
Essais, échecs, persévérance et l’aide d’un microclimat portent leurs fruits…
Aujourd’hui, ce sont 150 plants qui produisent de petits ananas chaque année, au milieu de centaines d’autres plantes exotiques.
Le tout dans un petit paradis botanique, floral et animalier : le Tropical Parc, un lieu unique qui te transporte immédiatement au bout du monde sans quitter la Bretagne.
Mais la famille Gicquel a dû travailler dur, car acclimater et cultiver l’ananas exigent savoir-faire et patience : il faut compter entre 12 et 15 mois pour récolter les fruits, et le timing est précis.
Si tu veux goûter à ton premier ananas breton, note bien dans ton agenda : la récolte a lieu entre juillet et août.
Connaissais-tu l’histoire de l’ananas breton ? Te laisserais-tu tenter par une dégustation 100 % Breizh ?
Bien vos articles mais comme pour les huiles-ananas etc serait il possible d’avoir des liens pour acheter ces produits pour éviter les grandes surfaces ?
Merci ! Le lien est dans l’article, si vous parlez de Tropical Parc 🙂