Tout sur le safran en Bretagne : culture, bienfaits, cuisine…

Tout sur le safran en Bretagne : culture, bienfaits, cuisine…

Tu croyais que le safran était une épice lointaine, qui parcourt nécessairement des milliers de kilomètres avant d’arriver dans ta paella ?

Pas forcément ! Car si le safran est à l’origine une épice méditerranéenne, il pousse aussi en Bretagne !

Tu veux tout savoir sur le safran breton ? Comment le cuisiner, comment le choisir : on te dit tout dans cet article. On te parle aussi de ses bienfaits pour la santé, et tu vas voir, la liste est incroyablement longue !…

Les origines du safran breton

Comme tu t’en doutes, le safran ne trouve pas ses premières origines en Bretagne.

Sa culture remonte à plus de 5000 ans, d’abord dans le bassin méditerranéen, notamment au Moyen-Orient, puis un peu partout dans le monde grâce aux marchands arabes.

Le safran vient d’une fleur bulbeuse, le « crocus sativus » à la magnifique couleur mauve.

De cette fleur, on extrait le pistil rouge vif, que l’on met à sécher (en plein air dans les pays chauds, dans un four sous les latitudes plus fraîches). C’est le séchage qui transforme le pistil en épice et lui donne cette saveur un peu amère et légèrement miellée.

Le safran était historiquement consommé pour ses très nombreuses vertus médicinales mais également utilisé comme teinture.

Le mot « safran » vient du perse « za’farân » qui signifie » jaune ». Aujourd’hui, c’est d’ailleurs l’Iran qui est le premier producteur mondial, suivi de près par l’Inde, le Maroc et l’Espagne.

Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on trouve aussi du safran en Bretagne : idéal pour les locavores !

Les bienfaits du safran pour la santé

On se demande encore pourquoi le safran n’est pas remboursé par la sécurité sociale, tant ses bénéfices pour le corps et l’esprit sont nombreux.

Par le passé, on l’utilisait pour soigner toutes sortes de maladies, de la variole aux indigestions en passant par la toux ou la scarlatine.

  • Anti oxydant, il prévient le vieillissement des cellules et notamment des cellules oculaires
  • Anticancéreux
  • Antidépresseur naturel
  • Favorise la digestion et stimule l’appétit
  • Stimulant, lutte contre la fatigue
  • Anti cholestérol
  • Améliore la qualité du sommeil
  • Aphrodisiaque
  • Antalgique : il soulage les douleurs de règles, les poussées dentaires des bébés
  • Neuro protecteur : il protège des maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson
  • Antibactérien
  • Anti inflammatoire
  • Antitussif.

Incroyable, n’est-ce pas ?

Si tu veux consommer du safran pour ses vertus thérapeutiques, tu peux le faire infuser à raison d’un gramme par litre d’eau, ou en ajouter quotidiennement au lait d’or, une délicieuse boisson santé : on te donne la recette dans notre article consacré au curcuma.

Attention ! Le safran à fortes doses peut avoir l’effet inverse de celui espéré. Consulte ton médecin, notamment en cas de grossesse ou d’affection particulière. On évite aussi de donner le safran sous cette concentration aux enfants.

Tout sur le safran en Bretagne : culture, bienfaits, cuisine...

Comment bien choisir le safran ?

Choisis ton safran de préférence biologique, en filaments plutôt qu’en poudre.

Et préfère, si possible, les producteurs locaux pour soutenir le circuit court et limiter l’impact environnemental du transport !

« Mais pourquoi le safran est-il si cher ? »

Le safran est l’épice la plus chère au monde.

Et ce, pour plusieurs raisons :

  1. Sa récolte est une véritable course contre la montre ! Le crocus sativus ne fleurit que pendant quelques semaines en octobre. Chaque jour, il faut être aux champs dès le matin pour cueillir les fleurs tout juste ouvertes, car l’après-midi, c’est déjà trop tard ! Il faut ensuite les émonder, c’est à dire extraire le pistil, puis sécher les pistils… et recommencer chaque jour !
  2. Cette récolte, tout comme l’émondage, ne peuvent se faire qu’à la main. Le séchage est aussi assez long et délicat pour extraire toutes les saveurs et vertus de l’épice.
  3. Enfin, le safran perd 80 % de son eau en séchant. Pour fabriquer un gramme de safran, il faut environ 150 fleurs de crocus.

On comprend mieux pourquoi le safran porte le surnom d’ « or rouge » !

Comment cuisiner le safran ?

Ingrédient indispensable de la paella, le safran se marie avec tous les plats de riz, de légumes, dans une soupe, dans des recettes de viandes blanches ou de poisson…

Pour bénéficier de toutes les saveurs du safran, il faut le laisser infuser en avance dans le liquide que tu utiliseras dans ta recette : du bouillon, du lait, de l’huile, de la crème fraîche ou encore du beurre fondu.

Le safran se cuisine aussi en dessert ! On l’adore dans une crème brûlée, un riz au lait au safran, des biscuits ou sablés, ou encore à incorporer dans une salade de fruits.

Chez certains producteurs, tu trouveras aussi des produits dérivés du safran : moutarde, miel, vinaigre, sel au safran…

Attention ! Le safran est puissant : il est à utiliser en très petite quantité car sa saveur pourrait vite prendre le dessus et déséquilibrer ton plat : 1 à 2 pistils pour un plat pour 4 personnes, cela suffit largement !

Peut-on faire pousser du safran chez soi ?

Le crocus sativus est une fleur délicate et sa récolte a lieu dans une fenêtre de temps très courte. De plus, les pistils doivent sécher à une température comprise entre 35 et 50 degrés.

Cela dit, ce n’est pas impossible et tu auras au moins gagné la jolie couleur de ses pétales !

Si tu as réussis à faire pousser du safran chez toi, viens témoigner en commentaire !

Sais-tu que d’autres épices que l’on croit « exotiques » poussent aussi en Bretagne ? On te parle du gingembre et du curcuma sur le blog, deux épices qui, par ailleurs, se marient très bien avec le safran !

Gaëlle Mazingue

À propos de Gaëlle Mazingue

Rédactrice web (www.gaellemazingue.bzh), je participe à Mangeons Local au travers de la publication d'articles sur le local, l'alimentaire... et plus largement à tout ce qui touche l'écologie et l'environnement.