Gâteau Breton : origine, recette… et confrérie (presque) secrète !

Gâteau Breton : origine, recette… et confrérie (presque) secrète !

C’est un gâteau rond, épais et friable avec une jolie croûte dorée sur laquelle sont tracés à la fourchette des croisillons.

Il se conserve en plus très longtemps après sa confection c’est pourquoi il faisait partie de ces « gâteaux du voyage » que les marins emportaient avec eux en mer.

La recette du gâteau breton est simple : il se compose de farine, d’œufs, de sucre et de beurre.

C’est tout.

Enfin, pour les puristes.

Car le gâteau breton ne cesse de se réinventer pour le plus grand bonheur de nos papilles…

Au sommaire :

Quelle est l’origine du gâteau breton ?

L’origine de ce gâteau reste assez floue.

On le trouvait jadis sur les tables lors des fêtes religieuses, comme les pardons, ou lors des réunions familiales du pays de Lorient.

Mais chaque breton vous dirait qu’il existe depuis toujours. Les familles se transmettant leurs recettes de génération en génération, comme celles de la pâte à crêpes ou du far.

Cependant, 1863 est reconnue comme étant un véritable point de départ pour l’histoire moderne du gâteau breton puisqu’on en trouve une trace officielle.

En effet, c’est cette année-là qu’il a été présenté à l’Exposition universelle de Paris par… Un Suisse !

Ce monsieur, nommé Crucer, était un pâtissier suisse qui avait épousé une femme originaire de Lorient. Il présenta son gâteau sous le nom de « gâteau lorientais » et aurait même remporté un prix.

De retour en Morbihan, le « gâteau lorientais » ou « gâteau de Lorient » aurait ensuite connu un véritable succès bien au-delà même du département.

Où trouver un vrai gâteau breton ?

Dans le Morbihan bien sûr !

Sur les terres de ses origines, au son des bombardes et des binious.

Mais pas que.

Depuis bien longtemps maintenant le gâteau breton a dépassé les frontières du Morbihan et est fabriqué partout en Bretagne. Mais pour être certain d’en déguster un vrai il faut parcourir les boulangeries-pâtisseries, les biscuiteries artisanales ou encore les épiceries fines.

De cette façon, vous serez assurés de manger un gâteau dont les produits de base sont de qualité et, cerise sur le gâteau (breton), locaux.

Gâteau Breton : origine, recette... et confrérie (presque) secrète !

Comment faire la différence entre un gâteau breton artisanal et un gâteau breton industriel ?

Au-delà de l’endroit où vous l’achetez (les grandes surfaces auront tendance à vous proposer de l’industriel), vous pouvez être attentif à l’emballage dans lequel il est proposé : sous plastique ou non ?

Et puis regardez de près les gâteaux que vous aurez devant vous : sont-ils absolument identiques ou pouvez-vous percevoir des différences quant à l’aspect, la taille ou encore le tracé des croisillons ?

S’ils sont artisanaux, ils seront différents les uns des autres puisque la pâte est pétrie à la main.

Concours et confrérie du gâteau breton

Le gâteau breton est devenu au fil des ans un symbole de la culture culinaire bretonne. Un peu comme le Kouign-Amann mais en moins calorique.

Quoique !

Il a donc depuis quelques années maintenant l’honneur d’être l’objet d’une confrérie : la confrérie du gâteau breton qui organise tous les ans le « concours mondial amateur de gâteau breton ».

Et ça, c’est la classe !

L’un des articles du règlement de ce concours prévoit que les participants pourront suivre une de leurs propres recettes à condition de n’utiliser que les ingrédients de base.

Ils ne peuvent pas ajouter de fruits ou de confiture. Cependant, les versions aromatisées (avec du rhum, de la fleur d’oranger, de la vanille, etc.) sont autorisées.

Mais alors… quelle est la véritable recette du gâteau breton ?

Voici donc la recette de la confrérie du gâteau breton.

Un conseil : anticipez la confection de ce gâteau puisque l’idéal est de laisser reposer la pâte environ 24 heures afin d’éviter d’utiliser de la levure chimique et parce qu’en plus, il est meilleur lorsqu’il est mangé le lendemain de la cuisson voire plus tard encore.

  • 250 gr de farine
  • 250 gr de sucre
  • 200 gr de beurre salé (en Bretagne le beurre doux n’existe pas)
  • 5 jaunes d’œufs
  • 1 jaune d’œuf pour faire dorer le gâteau
  1. Mélanger la farine et le sucre.
  2. Ajouter délicatement à la main le beurre.
  3. Incorporer les jaunes d’œufs un à un et pétrir la pâte.
  4. Verser le tout dans un moule beurré (de 17cm de diamètre si l’on veut respecter la taille traditionnelle du gâteau). C’est là que la pâte doit reposer.
  5. Avec le dernier jaune d’œuf, badigeonner au pinceau le gâteau.
  6. Enfin, à l’aide d’une fourchette tracer des croisillons formant des losanges.
  7. Enfourner à 160 °C.
  8. Laisser cuire 45 minutes.

En vidéo, une recette de Pain & Kouign…

Le gâteau breton se modernise…

Si par tradition le gâteau breton est nature, les recettes se sont diversifiées au fil du temps.

Gelées, confitures, caramel au beurre salé : les gâteaux bretons sont maintenant bien fournis.

Et si l’on en trouve surtout aux pruneaux et à la confiture de framboise, les artisans rivalisent d’originalité pour présenter de nouvelles recettes.

Vous pourrez ainsi trouver des gâteaux bretons aromatisés à la cannelle, au cidre, au rhum. D’autres contenant des fruits confits ou encore des amandes.

Le visuel évolue aussi : les losanges formés par les croisillons sont parfois remplacés par des motifs rappelant la Bretagne.

C’est l’occasion, si vous le faites vous-mêmes de laisser libre cours à votre imagination !

Gâteau Breton : origine, recette... et confrérie (presque) secrète !

Alors certes, le gâteau breton n’est pas le moins calorique…

Mais il est délicieux.

Et vous aussi vous pouvez y ajouter votre touche personnelle et transmettre cette nouvelle recette à la génération suivante.

Interview – Biscuiterie artisanale

Bonjour Yohann,
Tu as fondé la Biscuiterie de Guerlédan et tu produits artisanalement le meilleur des lichouseries bretonnes. Tu nous racontes comment ça s’est fait ?

Bonjour Steven.

Tout s’est passé de façon très naturelle.

Je tenais (et tiens toujours) un magasin de produits locaux depuis 2014 à Mûr de Bretagne et travaille avec de nombreux artisans implantés autour de Guerlédan.

Étant un passionné de pâtisserie, je ne trouvais cependant entière satisfaction avec les fournisseurs du coin et recherchais une solution plus artisanale.

Je me suis alors naturellement lancé dans la fabrication de biscuits avec du matériel d’occasion et une formation express avec un pâtissier de renom.

Rapidement, j’ai développé mes propres recettes et cherché à me démarquer en misant tout sur des créations simples, généreuses, originales et saisonnières.

Et du coup, tu produis aujourd’hui des gâteaux bretons (bien entendu), mais également des kouign amann, des crêpes, des palets, des craquants, etc. Mais la question que tout le monde se pose, Yohann… c’est quoi un bon gâteau breton ?

Voilà une question particulièrement délicate car, comme pour les crêpes et galettes, il existe autant de recettes de gâteaux bretons que de lieux dits en Bretagne.

Alors comme on ne peut pas plaire à tout le monde, j’ai fait en sorte qu’il plaise déjà à tous mes amis avec qui j’ai développé la recette.

Mon gâteau breton est donc riche en beurre (au sel de Guérande) et pauvre en poudre à lever.

A mon goût, il est au meilleur de sa forme entre 1 et 2 mois après fabrication. C’est à dire qu’il s’est un peu raffermi et c’est dans cette période que les arômes sont les mieux équilibrés.

Ça peut paraître absurde mais c’est très sérieux.

C’est la recette qui nous a demandé le plus de travail (nous avons mis 2 ans avant d’avoir le produit parfait à nos yeux).

Et le petit bonus qui fait toute la différence, c’est qu’on y incorpore une bonne dose de rhum arrangé à la Vanille Bleue de la Réunion que je fais moi-même.

Et qu’est-ce que tu dis aux personnes de mauvaise foi (de toute évidence) qui pensent que le gâteau breton n’est pas bon pour la ligne ?

Qu’ils ont raison : qu’ils nous laissent leur part, de toute façon le gâteau breton c’est pas pour les pisse-vinaigre 🙂

Héhé. Rien à voir avec notre gâteau préféré, mais j’ai noté une initiative de la Biscuiterie de Guerlédan, que je trouve géniale : le Club des Imparfaits. Tu nous en parles ?

Cette initiative découle d’un état d’esprit global à la Biscuiterie : Nous nous interdisons toute forme de perte ou de gaspillage alimentaire.

Le Club des imparfaits, ce sont tout simplement les biscuits qui ne rentrent pas dans nos critères de qualité et qui sont donc proposés à prix coûtant en boutique en vrac ou en sachet de mélanges.

Un autre exemple anti-gaspi / économie circulaire c’est l’utilisation des chutes de galettes de blé noir qui nous servent à faire nos chips : pour le moment on les offre à un agriculteur voisin pour nourrir ses cochons.

Mais on est en train de développer une recette unique de biscuits sans gluten qui ré-utilise une partie de ces chutes de galettes.

Les premiers essais sont très enthousiasmants, le résultat est unique et les produits devraient être dévoilés en janvier prochain.

Nous avons hâte de faire goûter tout ça !

Merci beaucoup pour nous avoir consacré du temps. Est-ce que tu souhaites rajouter quelque chose ?

Merci à toi pour tes belles initiatives, 2020 aura été une année difficile mais elle aura au moins eu le mérite de remettre en lumière le travail des producteurs locaux et toute leur importance au sein de l’économie globale

Vous pourrez retrouver notre histoire, nos valeurs et nos produits sur notre site internet : www.biscuiteriedeguerledan.fr

Nous expédions à travers toute la France sous forme de colis mais aussi de paniers cadeaux pour les fêtes.

Pauline ENGUEHARD

À propos de Pauline ENGUEHARD

Passionnée de nautisme, d’environnement (particulièrement l’environnement maritime), d’évènementiel et d’éducation, je suis rédactrice Web indépendante installée à Brest. Je travaille pour des petites et moyennes entreprises qui partagent mes valeurs : le respect de l'environnement et de l'Humain.