Tout sur la pomme de terre : variétés, saisons, bienfaits, conservation…

Tout sur la pomme de terre : variétés, saisons, bienfaits, conservation…

Lundi, des patates… Mardi, des patates…

Banale et ennuyeuse la pomme de terre ? Pas du tout !

C’est, au contraire, le légume du potager qui permet le plus de créativité. Impossible de s’en lasser !

Suis-nous, on t’emmène pour un « patate-tour » à la découverte de ses variétés, de son histoire et de ses bienfaits pour ta santé.

La pomme de terre : le tubercule pas si banal !

La pomme de terre, c’est un peu la star discrète du potager. Mais sais-tu vraiment ce qui se cache sous sa peau ?

Botaniquement parlant, Solanum tuberosum appartient à la famille des Solanacées, comme la tomate ou l’aubergine.

Ce qu’on mange, c’est son tubercule : la réserve d’énergie que la plante stocke sous la terre pour survivre aux mauvais jours. Les feuilles et les tiges, elles, ne sont pas comestibles (et même toxiques).

D’où vient la pomme de terre ?

Avant d’atterrir sous forme de frites à côté de ton poulet du dimanche, la patate a parcouru un sacré bout de chemin à travers le monde et les siècles.

Originaire des Andes, elle était déjà cultivée par les peuples précolombiens il y a plus de 8000 ans ! Les Incas l’appelaient « papa » et la considéraient comme un cadeau divin.

C’est bien plus tard que le délicieux tubercule a conquis l’Europe.

Les conquistadors espagnols ont rapporté la pomme de terre au XVIe siècle, mais elle a d’abord été vue d’un mauvais œil : jugée toxique, bonne pour le bétail, voire diabolique à cause de son appartenance à la famille des Solanacées (comme la belladone).

Il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour qu’elle gagne enfin la popularité qu’elle méritait, notamment grâce à Antoine de Parmentier en France.

Aujourd’hui, impossible d’imaginer notre alimentation sans elle !

Une pomme de terre pour chaque plat, ou presque !

Tu penses peut-être qu’une patate, c’est une patate ?

En réalité, il en existe des centaines de variétés, que l’on peut classer en 5 grandes catégories :

  • Les pommes de terre à chair ferme (Charlotte, Amandine, Belle de Fontenay…) : elles tiennent bien et sont parfaites pour une cuisson vapeur, en gratin, rissolées ou en salade.
  • Les pommes de terre à chair farineuse (Bintje, Agria, Manon…) : elles s’écrasent facilement et absorbent les liquides. Ce sont les variétés de prédilection pour les purées, les soupes et les frites.
  • Les pommes de terre à chair fondante (Monalisa, Samba…) : polyvalentes, tu peux les utiliser dans tes plats mijotés, tes gratins dauphinois, ou pour des pommes de terre sautées.
  • Les pommes de terre primeurs (Rosabelle, Ostara, Sirtema…) : récoltées avant maturité, ce sont les patates du printemps ! Leur chair est fondante et sucrée, et leur peau est si fine que tu n’as pas besoin de la retirer. Simplement poêlées avec du beurre et de la fleur de sel, c’est un délice.
  • Les variétés anciennes ou originales (Vitelotte, Bleue d’Artois, Rouge des Flandres…) : avec leur couleur atypique (violette, bleue ou rouge), elles surprennent dans l’assiette ! On les cuisine souvent en chips ou en purée.

Quelle saison pour la pomme de terre ?

Des patates, on en mange toute l’année. Mais, selon la saison, certaines variétés sont à préférer.

Les pommes de terre primeurs, par exemple, sont récoltées entre avril et juillet. Elles doivent être cuisinées sous quelques jours, contrairement aux variétés dites « de conservation », dont la peau épaisse permet de les garder plusieurs mois.

Pour conserver tes pommes de terre longtemps, place-les dans un endroit sombre et éloigné des oignons, qui pourraient accélérer leur germination.

Si une pomme de terre devient verte, c’est qu’elle a pris trop de lumière et produit de la solanine, une substance qu’il vaut mieux éviter d’avaler.

La pomme de terre en Bretagne : une star locale !

En Bretagne, on aime la patate… et elle le nous rend bien !

Cultivée sur nos terres depuis plusieurs siècles, elle fait partie intégrante de notre patrimoine culinaire et agricole : a-t-on déjà vu un kig ha farz ou une frigousse sans pommes de terre ?

D’ailleurs, il existe ici une variété ultra locale : la pomme de terre de l’île de Batz : y as-tu déjà goûté ?

Réconfortante et gourmande à souhait, on te donne une recette 100 % breizh : les pommes de terre au lait Ribot.

  1. Épluche, lave et découpe des pommes de terre en rondelles fines.
  2. Râpe un bon morceau de tomme de vache locale.
  3. Ouvre une bouteille de lait Ribot et ajoutes-y du sel et du poivre.
  4. Beurre un grand plat à gratin (ou des ramequins individuels).
  5. Dispose une couche de pommes de terre au fond du plat.
  6. Recouvre de tomme râpée et de quelques cuillerées à soupe de lait Ribot.
  7. Recommence l’opération plusieurs fois en terminant par le fromage, et verse le reste du lait Ribot par-dessus.
  8. Place le plat dans un bain-marie et enfourne à 180 degrés pour 30 à 45 minutes, en surveillant. Tu peux couvrir le plat d’une feuille de papier aluminium à mi-cuisson, pour éviter que le gratin ne colore trop.

La patate donne la patate ! Ses bienfaits pour la santé

On la dit parfois trop calorique, mais il est temps de mettre fin à cette idée reçue.

En réalité, tout dépend du mode de cuisson et de l’accompagnement. Une pomme de terre vapeur ou rôtie n’est pas plus calorique qu’un bol de riz ou de pâtes !

Dans tous les cas, la pomme de terre a plus d’un tour dans son sac pour te maintenir en pleine santé :

  • Elle est riche en nutriments essentiels comme la vitamine C, le fer, les fibres.
  • Elle est excellente pour avoir de l’énergie sur la durée grâce à ses glucides complexes : idéale pour les sportifs !
  • Elle est facile à digérer et contient des probiotiques qui nourrissent la flore intestinale. En plus, elle est sans gluten.
  • Elle prend soin de ton cœur grâce à sa teneur en potassium.

Cultiver tes patates chez toi : même sans jardin !

Pas besoin d’avoir un champ immense pour commencer à faire pousser tes propres pommes de terre. Avec un simple carré de terre ou même un balcon, c’est possible, et avec un minimum d’effort.

  • En pleine terre : plante tes tubercules à partir de mars-avril, après les dernières gelées. Creuse des sillons de 10 cm de profondeur, et espace tes plants de 30 cm. Une fois que les tiges sortent, butte-les en ramenant de la terre autour pour favoriser leur croissance. Arrose modérément, tu pourras les récolter environ 3 à 4 mois plus tard.
  • En bac ou en sac de culture, dans une cour ou sur un balcon : choisis un sac en toile de jute, un grand pot ou un sac de culture perforé. Étale une couche de terreau dans le fond, pose tes tubercules et recouvre-les de 10 cm de terre. Quand les feuilles sortent, ajoute progressivement du terreau pour toujours recouvrir la base des tiges. Arrose légèrement, sans détremper, et récolte dès que le feuillage jaunit.

Alors, est-ce qu’on a réussi à te convaincre que la pomme de terre est un légume tout sauf banal ?

As-tu des variétés préférées ou un plat chouchou à partager avec nous ?

Gaëlle Mazingue

À propos de Gaëlle Mazingue

Rédactrice web (www.gaellemazingue.bzh), je participe à Mangeons Local au travers de la publication d'articles sur le local, l'alimentaire... et plus largement à tout ce qui touche l'écologie et l'environnement.